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Jean-Pierre Charbonneau, journaliste, homme politique, conférencier

Criminologue de formation, Jean-Pierre Charbonneau a d’abord été, à partir de l’été 1970, journaliste d’enquête sur le monde interlope, la corruption et les affaires policières à La Presse puis surtout au Devoir.

En 1975, il publie un ouvrage imposant sur l’histoire de la pègre montréalaise et son rôle dans le trafic international des drogues, La Filière canadienne, qui lui vaut le prix Beccaria de la Société de criminologie du Québec. Ses écrits quotidiens sur les barons de la pègre l’ont amené à être la cible d’un tueur à gage en pleine salle de rédaction du Devoir, le 1er mai 1973. Depuis cette période, il est toujours considéré comme l’un des grands experts québécois du crime organisé. Incidemment, au printemps 1976, il a été analyste et rédacteur pour la Commission d’enquête sur le crime organisé (CECO) pour son rapport sur la Mafia montréalaise.

Indépendantiste convaincu, il choisit de se lancer en politique à l’automne 1976 pour participer à l’aventure de la création du pays du Québec. Élu député à l’Assemblée nationale du Québec dans l’équipe de René Lévesque, il deviendra responsable du dossier jeunesse pour la campagne référendaire de 1980 après avoir co-écrit avec un collègue un livre de vulgarisation L’Option.  Nommé adjoint parlementaire du Premier ministre en 1982, il crée et dirige au début le Secrétariat à la Jeunesse du ministère du Conseil exécutif. En 1989, à la fin de son 3e mandat, il quitte la vie politique pour le Rwanda où il dirige un programme de coopération volontaire. De retour d’Afrique à cause de la guerre qui a ravagé la population de ce pays, il accepte en 1992 de prendre la responsabilité de l’opération de sauvetage et de relance d’OXFAM-Québec, le plus connu des organismes québécois d’aide internationale. Sa mission menée avec l’aide de toutes les grandes forces vives et politiques de la société est un succès retentissant.

De retour en politique en 1994 toujours avec l’équipe du Parti québécois dans la région Beloeil/Mont Saint-Hilaire de la Vallée du Richelieu, il devient Président de l’Assemblée nationale du Québec en mars 1996 et, par le fait même, premier responsable de la diplomatie parlementaire du Québec. Cela le conduit à diriger de très nombreuses missions de représentation à l’étranger, à présider l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, à publier la première politique des Relations internationales du Parlement québécois et, surtout, à fonder la Confédération parlementaire des Amériques (COPA).

En janvier 2002, à la demande du Premier ministre Bernard Landry, il accepte les postes de ministres des Affaires intergouvernementales canadiennes, de la Francophonie canadienne et de la Réforme des Institutions démocratiques. A ce titre, il lance et supervise les États-généraux sur la réforme des institutions démocratiques du Québec, la première réflexion collective du genre de l’Histoire du Québec. De retour sur les banquettes de l’Opposition officielle en 2003, il est successivement responsable des dossiers de la Sécurité publique et de la Santé.

Le 15 novembre 2006, il quitte son poste de député de Borduas à l’Assemblée nationale, où il aura siégé au total pendant 25 ans. Un an plus tard, à la demande des Éditions Fides, il publie une autobiographie sous le titre « À découvert ».

Depuis, sa carrière politique lui a valu le prix Louis-Joseph Papineau remis à l’occasion du Gala des Patriotes 2012, la médaille d’honneur du Parlement accordée par le président de l’Assemblée nationale en 2014 et le prix René-Chaloult – 2017 décerné par l’Amicale des anciens parlementaires du Québec pour tout ce qu’il a fait avant, pendant et après sa carrière politique. En juin 2018, le Premier ministre du Québec le fait Officier de l’Ordre national du Québec, la plus haute distinction de l’État québécois.

Auteur de plusieurs textes portant sur l’éthique, la responsabilité citoyenne, les défis de la démocratie, les institutions politiques, le leadership et l’indépendance politique du Québec, Jean-Pierre Charbonneau est un conférencier recherché sur ces sujets ainsi que sur le crime organisé, son histoire et son influence. Engagé depuis longtemps dans une démarche de la libération personnelle par l’introspection psychologique et le développement corporel, il donne aussi des conférences et de formations sur cela. Incidemment, il est un adepte passionné des arts martiaux asiatiques depuis son adolescence. Il pratique toujours quotidiennement tout en l’enseignant le Tai Ji Quan.

Conseiller stratégique recherché, il soutient entre autres l’Institut de la confiance dans les organisations (ICO), l’Institut Philosophie Citoyenneté et Jeunesse (IPCJ) de l’Université de Montréal dédié à l’éducation à la citoyenneté et à la délibération tolérante ainsi que CIVIX-Québec, un organisme sans but lucratif engagé aussi dans le développement des compétences civiques des jeunes. Depuis 2014, il a souvent agi comme formateur pour l’Institut québécois d’affaires publiques qui tient des séminaires de formation en affaires gouvernementales. Entre 2016 et 2018, il a été conseiller en affaires gouvernementales et éthique pour la firme montréalaise Octane Stratégies. Il collabore aussi avec l’Institut d’éthique appliquée de l’Université Laval, en plus d’être membre du Conseil de gouvernance des Prix policiers du Québec depuis 2013.

Après sa vie politique, Jean-Pierre Charbonneau a été très actif dans les médias comme commentateur et analyste politique à la télévision et à la radio. De février 2007 à juin 2014, il s’est particulièrement illustré dans la populaire émission Le Club des Ex du Réseau d’information (RDI) de la télévision de Radio-Canada.

Partisan depuis le temps de René Lévesque de l’abandon du mode de scrutin hérité du colonialisme britannique au profit d’un système électoral de type proportionnel, plus moderne et surtout plus juste en regard de la représentativité de la volonté populaire, il milite activement en faveur de la réforme du mode de scrutin, un combat qui date au Québec de la fin du 19e siècle! Depuis janvier 2019, il préside le Mouvement Démocratie Nouvelle (MDN) après avoir été conseiller stratégique puis membre du CA de l’organisme pendant quelques années. Il est également membre du CA du Groupe Femmes, Politique et Démocratie (GFPD) qui lutte pour la parité femme/homme dans les lieux de pouvoir, particulièrement à l’Assemblée nationale du Québec.

Redevenu membre du conseil d’administration d’Oxfam-Québec en 2007, il demeure à ce poste pendant neuf ans, tout en présidant aussi pendant 10 ans, jusqu’en novembre 2019, une de ses sociétés affiliées, Développement, Expertise et Solidarité Internationale (DÉSI), qui se spécialise dans le soutien de retraités québécois à des communautés pauvres d’Afrique et d’Haïti. Toujours membre de ces organisations, il est aussi un supporteur d’Amnistie internationale.

Proche des artistes de sa région parmi lesquels on retrouve son fils cadet Samuel, Jean-Pierre Charbonneau préside la Fondation personnelle du peintre réputé André Michel de Mont Saint-Hilaire, en plus d’être membre du conseil d’administration du Musée des Beaux-arts de Mont-Saint-Hilaire. Il est également le parrain d’honneur du Chœur de la Montage de la Vallée-du-Richelieu qu’il a aidé à s’enraciner et s’institutionnaliser ainsi que collaborateur de la Société d’histoire et de généalogie de Beloeil/Mont-Saint-Hilaire dont il est membre-supporteur depuis plus de 40 ans. Il est d’ailleurs le présentateur des capsules vidéos de mémoires historiques, « Saviez-vous que? », diffusées sur une chaine YouTube dans le cadre du 50e anniversaire de l’organisme fondé en 1971.